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La famille Croÿ- Arenberg

Des successeurs de Charles de Croy nous dirons peu de chose. A part le premier d’entre eux ils vécurent presque tous près des princes souverains. Rarement ils venaient dans nos terres et certains n’y firent même pas leur joyeuse entrée.

Aussi ne les connaissait-on plus et, quand les cloches se mettaient à tinter trois fois le jour pour annoncer leur trépas, les bourgeois se rendaient à la collégiale Ste Monégonde s’ils voulaient apprendre, par l’oraison funèbre que prononçait un père Récollet, ce qu’avait été en son temps le très illustre prince de Chimay. Celui-ci, semblable à la noblesse de son temps, avait déserté ses terres, délégant tous ses pouvoirs au gouverneur de la ville. C’était ce dernier qui possédait en fait toute la puissance princière. Alexandre de Croy Chimay Aremberg (1613-1629). Charles de Croy par son testament, en date du 1er juillet 1610, avait fait le partage de ses biens. Il laissait à son neveu Alexandre-Albert d’Aremberg, fils de sa sœur Anne de Croy et du prince Charles d’Aremberg, les terres de Chimay, Avesnes, Beaumont, Revin, Fumay, Seninghen, Beveren et diverses maisons sises à St-Josse en ordonnant toutefois que ces biens fussent vendus « pour le prix en être distribué à ses héritiers lesquels devraient les remployer au rachat des dites terres ».

Le testateur en agissant ainsi craignait « que les souverains des Pays-Bas ne fussent poussés et intrigués par aulcuns de leurs ministres ou autres de vouloir aspurer de prétendre à aulcunes des dittes terres par voie de retraite dominicale comme en étant le seigneur direct ». Les terres de Chimay et Beaumont furent donc vendues à Mons le 8 juin 1613 ; Alexandre d’Aremberg s’en rendit acquéreur au prix de 1 100 000 florins. Il en fut adhérité le même jour mais n’en fit relief que le 16 juin 1614 lors de sa majorité. Il prit en même temps, d’après la volonté expresse de son oncle défunt, le titre de Croy Chimay Aremberg. Ce prince était né en 1590 ; il avait épousé en 1613 Magdeleine d’Egmont. Il fut tué le 16 août 1629 à la bataille de Wesel. « Son corps fut ramené à Chimay où il arriva le 29 août vers les 9 heures du soir. Il fut mis en la cave et le 26 septembre, son service fut chanté solennellement en notre chœur où étaient 248 chandelles ardant... Ce fut Alexandre d’Aremberg qui fit don aux arbalétriers et aux archers de Chimay du collier porté aux fêtes par les rois de ces confréries. Ce fut lui qui entama contre les manants de la terre de Chimay le vaste procès dont il sera parlé plus tard. C’est à son époque aussi que Tellier fait remonter la légendaire expédition de Mansfeld contre notre cité. Albert Alexandre de Croy Chimay Aremberg (1629-1643).

 
Charles de Ligne Arenberg,
Anne de Croÿ et leurs enfants

Fils d’Alexandre déjà nommé et de Magdeleine d’Egmont, naquit le 15 février 1618 à Bruxelles. Sa mère releva pour lui le 17 octobre 1629 les terres de Chimay et de Beaumont en attendant qu’I put, le 14 décembre 1633, accomplir lui-même cette formalité. Quelques années plus tard, sa bonne ville de Chimay fut prise par les Français, reprise bientôt par le prince lui-même ; elle redevint française en 1640 mais fut abandonnée peu après par les ennemis. Albert d’Aremberg avait épousé sa cousine Claire Eugène d’Aremberg, il « est mort à Bruxelles sans génération le 16 novembre 1643 à dix heures devant midi ayant vécu 25 ans 9 mois et un jour ». Le 4 juin 1646 sa veuve renonça à sa succession. Albert Alexandre et sa femme « furent inhumés en la cave à Chimay avec ledit Alexandre et Magdeleine d’Egmont ». Philippe de Croy Chimay Aremberg. Second fils d’Alexandre, succéda à son frère et fit relief des terres de Chimay et de Beaumont le 9 décembre 1643. Il s’était allié en mariage en 1642 à Théodore Maximilienne de Gavre, « en engendra deux fils et secundo genitus corum, infans, obiit Bellomonte hora sexta mane decima januarii 1654 et 14 vespeci ad vehitur corpus Simacum, ci capitulo obviante ad magnam portam deferente magistrata.

Corpus deponitur in choro, sequenti die cantabur solemnis missa de angelis et postea deponitur apud avum in sepulcro primoi principis ». Ce fut à son époque que la principauté de Chimay fut mise sous séquestre. La situation des Aremberg étant très obérée, leurs créanciers avaient obtenu des tribunaux, en octobre 1654, l’usufruit de la terre de Chimay pour être payés sur lui par annuités. Cette main-mise devait durer jusqu’à l’extinction des dettes. Elle ne prit fin qu’en 1783. Inutile de dire que rien ne fut changé pour cela dans la seigneurie, sinon l’attribution des revenus des terres domaniales, des bois et des droits seigneuriaux. Philippe d’Aremberg mourut le 12 janver 1675. Ernest Alexandre de Croy Chimay Aremberg (1675-1686). Fils de Philippe, fit relief de la principauté le 10 octobre 1676. Il était en Espagne lors de la mort de son père. Gouverneur du Luxembourg et du comté de Chiny, il fut plus tard vice roi et capitaine général de Navarre. Il défendit brillamment Luxembourg en 1684 contre le maréchal Crequy. Il avait épousé le 27 octobre 1675 Marie Antoinette de Cardenas dont il n’eut génération. Il mourut à Pampelune le 3 juin 1686. Après sa mort, la principauté de Chimay passa à la famille de Henin Liétard. Elle faisait alors partie du territoire français, comme nous le dirons en son temps.

 

Source: Louis Dardenne | Château de Chimay